Saviez-vous que... les images peuvent être de puissants outils d'apprentissage ?

Le monde moderne fourmille de stimuli visuels. Des images sur nos écrans aux panneaux publicitaires dans la rue, en passant par les œuvres d’art, nous sommes constamment bombardés d’images. Or, si les éléments visuels ont le pouvoir de nous divertir et de susciter des émotions, ce sont aussi de puissants outils capables de renforcer nos capacités d’apprentissage.

La majorité des personnes apprend mieux quand les informations sont présentées sous forme d'images. En effet, des études ont démontré que 65 % des gens affirment préférer l'apprentissage visuel.¹ L’utilisation d’éléments visuels facilite l’acquisition de nouvelles compétences et le partage des connaissances avec autrui.

La communication visuelle consiste à utiliser n’importe quel type de stimulus visuel (images, photos, dessins, graphiques, diagrammes, vidéos, etc.) pour transmettre des informations à un public, les éléments visuels permettant de rendre les concepts plus compréhensibles, intéressants et mémorables.

Une communication visuelle efficace associe bonnes pratiques de communication et techniques issues du graphisme. Le message doit avoir du sens et être informatif, mais il doit également être présenté d’une manière claire et attractive pour le public cible. Un exemple classique de communication visuelle efficace : les panneaux routiers.

Mais pourquoi la communication visuelle fonctionne-t-elle si bien ? C’est la science qui va nous l’expliquer, puisqu’elle a permis d’identifier les raisons pour lesquelles les éléments visuels boostent le processus d’apprentissage.

L’être humain est capable de traiter les informations extrêmement vite lorsqu’elles sont présentées visuellement. En effet, notre cerveau est fait pour analyser les images bien plus

rapidement que les autres formes de communication. Après tout, nous avons commencé à communiquer via les peintures rupestres.

La vitesse moyenne de lecture s’élève à 238 mots par minute, et environ 3 750 à 7 500 millisecondes sont nécessaires à notre cerveau pour traiter une phrase.^2,3 Pour qu’un texte prenne tout son sens, chaque lettre lue doit être transformée en mot et ce mot en phrase.

À titre de comparaison, 0 à 500 millisecondes suffisent au cerveau pour traiter une information visuelle complexe.⁴ Selon une étude, une personne est en moyenne capable d’identifier la présence d’un animal dans une photo en seulement 150 millisecondes.⁵

Nous avons tendance à retenir une information présentée sous forme visuelle plus efficacement que s’il s’agit de texte seul. C’est ce que les scientifiques appellent l’effet de supériorité de l’image.⁶

Lorsque nous voyons une image, notre cerveau lance immédiatement deux processus de traitement différents, afin de déterminer d’une part l’aspect d’ensemble de l’image et d’autre part sa signification conceptuelle. Ce double codage permet de retenir et de se remémorer plus efficacement les informations, qu’en lisant ou en entendant des mots. Des études ont ainsi démontré que nous retenons 80 % des informations contenues dans un élément visuel au bout de 30 secondes, contre seulement 60 % des informations dérivées d’une communication orale.⁷

Alors que le rythme des informations que nous devons absorber s’accélère, notre capacité d’attention baisse.⁸ Bombardé d’une multitude d’informations provenant de toutes les directions, notre cerveau peut se voir surchargé. La communication visuelle permet de s’affranchir de cette surcharge cognitive en présentant les informations de manière organisée, claire et facilement accessible.

Les sujets complexes peuvent être décomposés et simplifiés à l’aide de graphiques, de tableaux et de diagrammes. La communication visuelle permet de mettre en avant et d’absorber rapidement des éléments essentiels sans qu’il soit nécessaire d’avoir recours à de longues explications textuelles.

Une étude a démontré que les étudiants en mathématiques à l’université apprenaient des équations complexes plus rapidement et fournissaient des réponses plus précises lorsqu’ils avaient accès à des présentations visuelles plutôt qu’à du texte ou à une présentation orale.⁹

L’une des grandes forces de la communication visuelle en tant qu’aide à l’apprentissage est sans doute son accessibilité. Les éléments visuels ignorent les barrières linguistiques et les écarts d’alphabétisation.

Nous l’avons brièvement mentionné : l’exemple des panneaux routiers démontre toute l’efficacité de la communication visuelle. La forme octogonale et la couleur rouge d’un panneau Stop sont immédiatement reconnaissables partout dans le monde, quel que soit le niveau d’éducation ou la langue du public cible. Un message essentiel est transmis rapidement de manière visuelle, uniquement en s’appuyant sur les meilleures pratiques du graphisme : uniformité, simplicité et symbolisme universel.

Une communication visuelle efficace requiert de combiner principes de design et réflexion stratégique.

Définissez le message que vous souhaitez envoyer ou les informations que vous désirez transmettre. Ensuite, analysez votre public cible. Développez un message clair et concis qui aura un impact sur lui. Tenez compte de ses préférences, de son contexte culturel et de son niveau de compréhension.

Veillez à ce que vos visuels restent simples. Évitez tout ce qui est inutile ou superflu. Chaque élément visuel doit participer à la transmission de votre idée principale. Si vous utilisez également du texte, assurez-vous que votre typographie est lisible.

Imaginez le déroulement de votre présentation et réfléchissez à la priorité des informations transmises en jouant sur la taille, la couleur et le placement pour mettre en avant les éléments les plus importants. Assurez-vous que vos graphiques transmettent les informations de manière logique.

La communication visuelle peut améliorer l’impact d’une formation en rendant plus accessibles et intéressantes les informations complexes. Utiliser les bons éléments visuels peut renforcer la rétention et la compréhension globale des informations

Sources 

1 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6513874/

2 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8632824/

3 https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1053811905024663?dgcid=api_sd_search-api-endpoint

4 https://theses.gla.ac.uk/5161/

5 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4835101/

6 https://en.wikipedia.org/wiki/Picture_superiority_effect

7 https://www.researchgate.net/figure/Short-term-retention-of-auditory-stimuli-declines-at-a-greater-rate-than-retention-of_fig1_260448515

8 https://www.eurekalert.org/news-releases/490177

9 https://graphics.stanford.edu/papers/visual-cognitive-load/klingner_aural_vs_visual_cognitive_load.pdf