L’impact qu’a l’être humain sur le monde naturel constitue sans nul doute le plus pressant des problèmes de notre époque. Il est, par conséquent, de plus en plus important que les particuliers, les entreprises et les gouvernements comprennent la manière dont ils peuvent agir de manière positive en faveur de l’environnement.
L’impact qu’a l’être humain sur le monde naturel constitue sans nul doute le plus pressant des problèmes de notre époque. Il est, par conséquent, de plus en plus important que les particuliers, les entreprises et les gouvernements comprennent la manière dont ils peuvent agir de manière positive en faveur de l’environnement.
Qu’il s’agisse de campagnes mettant en valeur des services publics ou de la confection de livres contant des histoires propres à constituer de véritables sources d’inspiration, les designers sont de plus en plus nombreux à faire usage de leurs talents pour sensibiliser les consciences à la crise environnementale et pour proposer en toute modestie des solutions à celle-ci. Prenons ainsi le temps de passer en revue certains exemples de leurs designs au moyen desquels ils entendent attirer l’attention sur les problèmes environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Ces esprits créatifs apportent en effet la preuve que le design peut exercer une influence considérable sur la façon dont les êtres humains abordent les questions environnementales et tâchent d’y apporter des réponses, car, nous en sommes persuadés, la beauté des designs d’aujourd’hui peut contribuer à l’avènement d’un monde plus beau pour demain.
Lorsqu’il est question d’écologie et de design, pourquoi ne pas commencer par les bases ? C’est précisément ce qu’a fait Dan Rhatigan, directeur de la typographie du studio Monotype, dans le cadre de sa collaboration avec Grey London visant à rendre l’impression plus écologique. Si les tendances écologiques semblent habituellement plus s’intéresser au support d’impression qu’est le papier, la réflexion engagée dans le cadre de cette collaboration s’est, elle, essentiellement concentrée sur la typographie. L’objectif poursuivi était en effet de créer une police de caractères qui soit la plus belle et la plus durable au monde. Cela a donné lieu à la création de la police écologiquement durable Ryman Eco. Lancée par le détaillant britannique de papeterie Ryman, cette police de caractères utilise en moyenne 33 % d’encre en moins que les polices standard. On imagine aisément l’encre et l’énergie qu’une telle police pourrait permettre d’économiser si elle était utilisée à l’échelle mondiale. Non contente d’évoluer à l’avant-garde des préoccupations environnementales, la police Ryman Eco est également marquée au sceau de la beauté et nous rappelle une fois de plus que le design ne doit jamais transiger sur la recherche du beau lorsqu’il œuvre au service du bien.
Une police de caractères durable : Ryman Eco
Il est impossible de se projeter dans l’avenir sans songer aux enfants d’aujourd’hui. Les jeunes esprits sont, en effet, déjà fort nombreux à se concentrer sur l’avenir de l’environnement, et le potentiel qu’ils recèlent pour nous inciter à en faire davantage ne saurait être sous-estimé. Atteint d’une forme particulière d’autisme, Git Yu est justement l’un de ces jeunes esprits. Il a trouvé dans l’art le moyen d’exprimer toute la fascination qu’il éprouve à l’égard des animaux et il espère que les êtres humains sauront jouer un rôle actif dans la protection de ceux-ci.
Au fil de ses dessins originaux et de sa narration, l’œuvre Superhero Me - Hunt For Gold de Git Yu raconte le rêve impossible qu’un jeune garçon nourrit de ressusciter des animaux disparus. Le voyage qu’il propose nous mène à la découverte de l’art pour mieux comprendre la biodiversité.
Superhero Me - Hunt for Gold par Git Yu
en collaboration avec l'artiste Lee Wan Xiang
Superhero Me - Hunt for Gold par Git Yu
en collaboration avec l'artiste Lee Wan Xiang
Les pages de ce livre présentent une histoire inventive, née d’une incroyable collaboration en matière de design. Encadré par l’artiste Lee Wan Xiang, Git Yu a ainsi créé des dessins originaux, que l’agence de création singapourienne Ono Creates a ensuite utilisés pour concevoir la publication et le packaging l’accompagnant.
Le résultat a pris la forme d’un livre d’histoires stimulant dans les pages duquel le lecteur trouve d’importantes leçons pour l’environnement tout au long de sa progression. Superhero Me constitue une véritable illustration du pouvoir que peut revêtir une collaboration créative lorsqu’elle se met au service du bien, et montre également la manière dont les arts peuvent être mis en œuvre et exploités de façon créative lorsqu’il s’agit de défendre des enjeux d’ordre sociétal.
Le gaspillage alimentaire est une pratique qui impacte considérablement l’environnement aujourd’hui. Ceci est d’autant plus vrai que le gaspillage de nourriture se double inévitablement d’un gaspillage d’énergie. Lorsque l’on sait toutes les émissions de carbone qu’engendre la production alimentaire et que l’on connaît les volumes de l’eau qu’elle nécessite, on comprend à quel point la mise au rebut d’aliments pourtant parfaitement consommables peut être se révéler scandaleuse. Chaque année, le monde jette en effet des centaines de millions de tonnes de fruits et légumes, essentiellement du fait de leur apparence. Leur aspect cabossé incite souvent à les mettre à l’écart, voire à les mettre au rebut.
C’est au moment où l’UE commençait à imposer des réglementations strictes en vue de réduire le gaspillage alimentaire que le groupe Intermarché a demandé à Marcel Worldwide d’imaginer une campagne visant à modifier la perception que peuvent avoir les consommateurs à l’égard des fruits et légumes présentant des formes non calibrées et, par là même, souvent jugées comme étant imparfaites. Marcel a alors créé des visuels représentant des photos glamour de la pomme de terre moche, d’une orange moche, du citron moche, etc. pour célébrer leur véritable beauté. Dans le même temps, Intermarché a également commencé à acheter à ses fournisseurs des produits que ces derniers avaient l’habitude de jeter ; le groupe les vendait ensuite avec une remise de 30 %. Si cette campagne a permis à Intermarché d’augmenter la fréquentation de ses magasins de 24 % et d’accroître ses ventes de fruits et légumes de 10 %, elle a également apporté la preuve que le design n’implique pas nécessairement de renoncer aux ventes lorsqu’il est mis au service de l’environnement.
Espèce envahissante colonisant les eaux d’Amérique du Sud, le poisson-lion représente non seulement un problème croissant pour les espèces et la biodiversité locales, mais également pour pêcheurs locaux. Afin de sauver les espèces locales et leurs moyens de subsistance, les pêcheurs locaux sont donc encouragés à chasser le poisson-lion, mais cela peut nécessiter l’achat d’armes coûteuses. Une agence de création opérant à Bogota, en Colombie, a donc mis au point des modèles de pièges en misant sur le recours à des matériaux recyclés et en résolvant deux problèmes majeurs qui se posaient : l’accessibilité et la sécurité. Pour donner vie à ce projet, cette agence a élaboré des livrets illustrés qui sont distribués aux pêcheurs et qui leur montrent comment créer les pièges avec des matériaux facilement accessibles.
La clarté du design et la campagne d’impression mise en œuvre ont contribué à la fluidité de la communication avec les pêcheurs et ont, ce faisant, permis à la campagne de remporter un vif succès. Le coût des armes utilisées pour chasser l’espèce invasive du poisson-lion a pu être réduit de 96,4 % grâce à ce piège au design innovant utilisant des matériaux recyclés. Les pêcheurs ont, en effet, pu les construire de leurs propres mains, en se conformant tout simplement aux instructions figurant dans les livrets illustrés et en utilisant des matériaux faciles à trouver. Cette campagne montre à quel point le design peut contribuer à démocratiser l’écologie en s’adressant aux personnes de tous les milieux socio-économiques pour faire la différence.